"Le Coeur en laisse" roman de l'auteure Line Papin : "Le sentiment amoureux entre emprise et fascination".
Un lieu sublime : l'Opéra de Tours et une Rencontre avec l'auteure (autrice) Line Papin autour de son quatrième roman Le Coeur en laisse publié aux Editions Stock. Avec ce quatrième roman, sous sa plume intense, sensible, subtile, teintée d'humour, Line Papin nous livre l'histoire d'un coup de foudre entre Maurice, écrivain, solitaire et Ambroisie qui vit une existence mondaine. Un roman sur l'emprise et la fascination amoureuse qui nous pose question : « Peut-on se laisser guider par un sentiment amoureux brûlant pour une amoureuse (un amoureux) n' appartenant pas au milieu social que le sien ?
Nathalie Guimier : Bonjour Line. Très heureuse de vous recevoir au Salon du Livre de Tours dans ce magnifique lieu : L'Opéra de Tours, pour échanger autour de votre dernier roman *Le Coeur en laisse. Un roman bouleversant, teinté d'humour qui touche le coeur et l'âme. Le coeur en laisse est le récit d'un coup de foudre improbable entre deux personnages, à la trajectoire diamétralement opposée. Lui, Maurice, écrivain, âgé d'une quarantaine d'années, solitaire, une rythmée par ses rendez-vous avec son éditeur , la présentation de ses écrits et ses publications. Elle, Ambroisie, élégante, très sûre d'elle, évolue dans le milieu faste et mondain. Le personnage de Maurice va perdre contact avec la réalité dans cette relation amoureuse en intégrant un univers qu'il ne connaît pas, celui d'Ambroisie. Il va se laisser emporter par cette spirale amoureuse pour mieux se retrouver et se recentrer sur lui-même. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre parcours ?
N. G. : Quelle est la genèse de votre roman Le Coeur en laisse ? Qu'est-ce-qui a motivé l'écriture de ce roman ?
L. P. : J'avais déjà en tête les personnages. En 2016, j'ai eu l'idée de faire un couple avec Maurice et Ambroisie et d'écrire l'histoire d'un amour malheureux. Je me suis inspirée de mes lectures : Orhan Pamuk,Le musée de l'innocence, Junichiro Tanizaki, Un amour insensé, Octave Mirabeau, Le Calvaire.
N. G. : Le roman est un récit fictif qui mêle la tragédie, le suspens, les rebondissements, l'humour. Pourquoi ce choix ?
L. P. : L'humour n'était pas présent dans mes autres livres. J'ai trouvé que l'humour avait sa place ici. Il est la politesse du désespoir. Face à une situation désespérée, il vaut mieux en rire, l'aborder par le prisme de l'humour. L'humour agit de manière positive sur le désespoir.
N. G. : Paris est le personnage central du récit. Paris : Ville Lumière. La lecture de votre roman est propice au voyage dans les rues de la Capitale à travers l'histoire de ce couple. Vous nous faîtes voyager à travers deux quartiers de Paris : Le quartier des écrivains, celui du personnage de Maurice : « Saint-Germain-des-Près, Le Café de Flore...et le quartier où évolue le personnage d'Ambroisie : les lieux mondains. Paris est le fil conducteur du récit. Dans vos romans, parler de la ville dans laquelle évolue vos personnages est-il très important pour vous ? La ville est-elle un personnage à part entière dans l'écriture de vos romans ?
L. P. : Bien sûr. Dans mes précédents romans, j'ai écrit sur : Berlin, Hanoï. J'avais envie d'écrire sur Paris. C'est vrai que j'adore écrire sur les villes. J'aime écrire sur le contexte géographique dans lequel vivent mes personnages.
N. G. : Quand on observe l'intrigue du roman, on s'aperçoit que le sentiment amoureux pour lequel on peut être fasciné, voire même sous l'emprise, est en réalité un sentiment d'illusion parce que l'on ne sait jamais où l'on va avec l'amour. Rien n'est acquis. Et comme les personnages du roman, on y perd un peu ses repères, sa vie : sa vie professionnelle, son réseau, C'est le sentiment que l'on peut avoir à la lecture du roman. On voit que le personnage de Maurice se perd un peu dans le monde que lui propose de découvrir Ambrosie. Qu'en pensez-vous ?
L. P : Oui. Effectivement. C'est ça qui est le moteur et l'essence du sentiment amoureux. Le personnage de Maurice se perd dans ce sentiment amoureux. A la fois, c'est merveilleux, c'est génial. On « décolle du sol ». Et en même temps, on peut perdre pied et cela peut basculer dans quelque chose de dangereux.
N. G. : Dans le récit, Maurice est un écrivain solitaire à succès, qui se perd mais qui va ensuite se retrouver et se recentrer sur lui-même. Il se perd, emporté par l'exaltation du sentiment amoureux. Pouvez-vous me décrire une journée-type d'un écrivain ?
L. P : J'écris plutôt la nuit jusqu'à 4h-5h du matin. Du coup, je me lève tard : vers 11h. J'écris aussi l'après-midi. Je navigue entre mes temps d'écriture, immobile, seule et des moments où je bouge pour que les idées arrivent : des promenades en ville,...Je mets à la fois, en mouvement mon corps et mes idées car l'écriture est une activité solitaire et immobile. Les deux doivent se répondre. Mettre le corps en mouvement et emmagasiner des choses pour écrire. Ensuite, s'arrêter et écrire.
N. G. : La nuit serait-elle plus propice à l'écriture ?
L. P. : Cela dépend des écrivains. Certains écrivent aussi très tôt le matin. Moi, c'est plutôt la nuit.
N. G. : Que pensez-vous de la solitude de l'écrivain ? Existe-t-elle vraiment ?
L. P. : Oh oui ! Car la lecture est une activité solitaire et l'écriture aussi. La recherche d'idées l'est également.
N. G. : Est-ce-que Le coeur en laisse pourrait faire l'objet d'une adaptation au cinéma ou à la télévision ?
L.P : Oui. Cela pourrait. On me l'a proposée effectivement. Après, c'est au réalisateur et à la production de décider
* Le Coeur en laisse publié aux Editions Stock Propos recueillis par Nathalie Guimier
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